X-Men : Le Commencement

X-Men : Le CommencementLe grand patron de Marvel l’a dit haut et clair : s’ils produisent des films, c’est avant tout pour promouvoir leurs franchises de bandes-dessinées. Cela se voyait d’ailleurs assez bien dans X-Men 3, le film n’étant qu’un prétexte pour montrer un maximum de mutants usant de leurs supers-pouvoirs. Ayant eu de bons retours dessus, et n’étant pas contre débrancher mon cerveau de temps en temps, je suis allé voir cette préquelle aux précédents films, montrant la création des X-Men.

Tiens, il y a des personnages ?

J’ai donc été tout surpris de trouver dans les personnages principaux de ce film plus qu’un archétype et un super-pouvoir. Oh certains ne sont bien que ça, mais Xavier (le Professeur X) et Erik (Magneto), même Sebastian Shaw et Raven (Mystique) par moment, vont au-delà de leur simple rôle narratif. C’est presque perturbant pour un film Marvel ! Chacun fait preuve d’humour, dans son propre registre, souffre, essaie de définir le futur qu’il souhaite. On les voit d’ailleurs évoluer, passant du statut d’individus doués à celui de leaders.

Évidemment les mutants sont à part, servant de métaphore du racisme dans ces années 60 pas si loin de nous. Le message moral n’est au final pas aussi ambigu qu’on pourrait le souhaiter, mais la position de chacun, d’abord plutôt égoïste, restreinte à soit (Erik, Hank) ou sa famille (Xavier et Raven), évolue peu à peu pour inclure une vision du monde, et du statut du mutant (la minorité) par rapport à l’homo sapiens (la majorité) avec un panel mine de rien bien fourni, chaque position illustrée par un personnage, leurs interactions faisant évoluer ou cristallisant leurs positions.

En plus il y a une histoire !

De la même manière que les personnages ont été développés au-delà de ceux du film de super-héros moyen, l’histoire a visiblement bénéficié d’une attention particulière. N’étant pas un fin connaisseur des comics papier, je ne peux que supposer qu’il s’agit à la base d’une version cinéma d’un ou plusieurs comics déjà publiés par Marvel. Ceci dit il en allait de même pour les autres films des X-Men qui s’étaient révélées de simples prétextes à combat. Ici à peine quelques combats, les différents mutants montrent bien leurs pouvoirs, mais c’est parfaitement intégré à l’action et aux dialogues.

Le seul combat d’importance, la seule scène d’action impressionnante, arrive d’ailleurs à la fin du film. Cela laisse pas mal de temps pour approfondir les intentions de chaque partie, pour une fois amenées pas à pas et non par un grand méchant soliloquant. C’est bien le conflit de ces intentions, pas aussi manichéennes qu’on le pense au début, qui fait avancer l’intrigue, qui est donc bien intégrée avec les passifs des différents personnages. Il y a bien sûr des points faibles (un seul général pour lancer une guerre mondiale en URSS ou aux USA ?!?) et la complexité n’approche malgré tout pas celle d’Inception, mais c’est bien pensé, cohérent et bien illustré.

Des supers-pouvoirs amènent-ils des supers-responsabilités ?

L’humour est lui aussi bien présent, que ce soit par certaines situations assez burlesques ou un nombre impressionnant de clins d’œil aux X-Men. Par exemple la scène avec Wolverine que Xavier et Erik viennent chercher dans un bar miteux a fait rire toute la salle. Le running gag des cheveux de Xavier est aussi mine de rien assez subtil, j’ai réalisé par la suite que certaines occurrences plus discrètes m’avaient échappées, mais bien parsemé tout le long du film pour l’épicé et alléger une ambiance souvent assez pessimiste.

Tout cela reste évidemment très politiquement correct, comme tous les films Marvel. Mais pour une fois les dialogues ne servent pas que d’interludes entre des déchaînements de pouvoir, l’humour est vraiment drôle et les personnages mutants réfléchissent et ne se contentent pas d’avancer les uns vers les autres en utilisant leurs pouvoirs jusqu’à ce que l’un cède. C’est bien une réussite, le meilleur film Marvel depuis longtemps, qu’on pourrait même conseiller à ceux qui ne sont pas amateurs de ce genre de spectacle.

3 Responses to X-Men : Le Commencement

  1. Benoit says:

    J’avoue que je suis surpris. Je passe en général un bon moment devant les films marvel, un peu moins devant les suites. X-Men 2 et 3 m’avaient carrément déçu, et je redoutais que cette préquelle soit aussi mauvaise.

    Visiblement il n’en est rien, alors j’irais peut-être le voir si je trouve le temps.

    • Imrryran says:

      Le 3 n’avait pas vraiment de queue, et encore moins de tête, il faut bien le dire. Même les scènes d’action étaient un peu plates.

  2. Imrryran says:

    J’ajouterai juste que j’ai écouté la BO et même si dans le film ça ne m’avait pas frappé elle est pas mal du tout, très épique par moment, plus sombre à d’autres, bien dans la tonalité du film.

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